L’exercice du métier de thérapeute m’a souvent confrontée à la difficulté d’aider mes clients à écouter leurs désirs, leurs besoins et leurs demandes intérieures.
Cela va du désir de manger une glace (si, si, ce n’est pas une blague) au désir de prendre du temps pour soi, par exemple.
La confusion entre l’accomplissement possible ou non du désir selon le contexte et le parfum d’égoïsme qui accompagne cet accomplissement est grande.
Dans ce contexte, l’écoute du monde intérieur de nos enfants rempli de besoins, désirs et demandes carrément égocentrés s’avère compliquée.
Quoi écouter, reconnaître ? Jusqu’où accompagner ?
Quelle valeur ont cette écoute et cet accompagnement quand ils sont teintés, à l’arrière-plan, de notre ambivalence vis-à-vis de nos propres demandes ; ambivalence qui vient , pour une grande partie, de l’imprégnation religieuse dans l’éducation ?
Que disait Jésus à propos de l’accomplissement de nos demandes intérieures ?
Si nous lisons attentivement les Évangiles, nous voyons que Jésus n’a jamais condamné une seule demande. Mieux, il ne s’était détourné d’aucune demande. Il questionnait seulement la part que nous sommes prêts à faire pour réaliser nos désirs.
Devant le malade qui lui demande la guérison, il le renvoie à sa foi. Entendons : si tu fais ta part en enlevant l’obstacle qu’est ton incrédulité, je peux, selon mes compétences, répondre à ta demande. Je ne peux pas tout faire pour toi.
Un éducateur éclairé n’agirait pas autrement.
Ailleurs, nous voyons qu’ il donnait une réponse différente selon son interlocuteur. Aux collecteurs d’impôts qui ne lui posaient pas la question du chemin spirituel, il ne les embêtait pas avec ça, il mangeait à leur table sans remettre en question leur façon de vivre, leur attrait pour l’argent. Au pharisien qui lui posait la question sur la pratique pour trouver Dieu, il lui donnait l’instruction opposée : se détacher de ses biens.
N’est-ce pas là l’illustration d’une écoute de qualité ? Une réponse non pas toute faite, mais adaptée à son interlocuteur.
Nous savons tous, pour ceux qui tentent d’écouter de cette manière, combien la démarche est difficile et exigeante.
Pourquoi rester seul avec les difficultés ?
Dans les Évangiles, le chemin nous est donné.
Sur la terre pure de Jésus*, de l’aide nous est accordée si nous la demandons.
Pour atteindre des cimes élevées, mieux vaut s’enraciner profondément.
*voir mon précédent article : Pourquoi la nécessité de (re)faire connaissance avec Jésus ?