Aimez vos ennemis et priez pour
ceux qui vous persécutent

Comme promis dans un précédent article, je reviens sur cette instruction du Christ.

Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.

Et moi, je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent*….

Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.**

Une instruction impossible à suivre ?

Peut-il exister un Maître digne de ce nom qui s’amuse à nous donner des instructions impossibles à suivre ? Des leçons de morale culpabilisantes? Pour nous mettre encore plus dans la confusion et le découragement ?

J’ai trop connu l’amour et la bonté d’Arnaud pour la souffrance des êtres et je n’envisage même pas cela.

J’ai essayé de comprendre et je vous propose ma compréhension.

Quels ennemis ?

Aucune différence de traitement donc entre mon prochain et mes ennemis.
Sur ce chemin de réalisation de notre entièreté (parfait en araméen veut dire entier***) qui donne ce sentiment de paix et de plénitude, il nous est demandé d’aimer aussi nos ennemis et ceux qui nous persécutent.

Est-ce de nouveau une parole uniquement réservée aux sages et dont nous sommes exclus, étant donné nos limitations ?

De quels ennemis s’agit-il ? Des personnes qui me font du tort , qui ne m’aiment pas et que je n’arrive pas à aimer même si je le désire de toutes mes forces, pour être fidèle au Christ ? Concernant certains, si je veux être honnête, je dois reconnaître que je ne désire pas du tout les aimer!

De nouveau, nous sommes confrontés à des niveaux différents, dans son enseignement. L’instruction d’aimer le prochain (dont les ennemis) ne s’adresse pas immédiatement à la personne qui n’a pas commencé son cheminement intérieur. Ce n’est pas une morale, impossible à appliquer. C’est une réalisation, résultat d’un parcours.

Le chemin, lui, débute là où nous sommes, dans l’incapacité d’aimer qui que ce soit.
Plus loin, il donnait aussi cette instruction :

Tu aimeras ton prochain comme toi-même.****

Instruction que nous allons utiliser pour voir les étapes du chemin.

Tu aimeras ton prochain comme toi-même

« Tu aimeras ton prochain » est donnée au futur. Encore une réalisation, qui ne m’est pas demandée dans l’immédiat.

« comme toi-même ». : je comprends par là qu’apprendre à m’aimer représente le modèle sur lequel je peux me calquer pour aimer mon prochain.

Dans un premier temps, j’ai donc à apprendre à m’aimer. C’est cela, le chemin.
De cet apprentissage, je saurai comment aimer les autres, y compris mes ennemis et ceux qui m’offensent.

Aimer l’autre n’est pas une mince affaire, accessible de suite. C’est un chemin qui commence par ce laborieux travail d’apprendre à s’aimer.

Dans cet apprentissage de s’aimer, mes ennemis ne sont-ils pas mes parts que je n’aime pas et qui peuvent me donner l’impression d’être persécutée quand elles se manifestent trop souvent?

Par exemple, si je n’aime pas l’échec, je peux vivre ma part faillible trop présente et qui me fait échouer comme persécutante.

D’abord s’aimer dans son entièreté, pour aimer l’autre dans son entièreté et réaliser l’entièreté, la plénitude : telle est l’instruction du Christ.

Dans le prochain article, courant septembre, je clarifierai le sens du mot « aimer ». Puis je préciserai comment aimer mes parts ennemies et celles qui me persécutent.

*Math 5.43-44
**Math 5.48
***voir article « Devenir parfait comme mon Père céleste est parfait »
**** Math. 22. 39