L’un des ancêtres spirituels du monde occidental est Jésus, non le moins important mais souvent incompris, suscitant la méfiance et méconnu. Les fondateurs du christianisme se réclamant de lui, il est identifié aux institutions religieuses. Ainsi, en se détournant des institutions, beaucoup se détournent de lui .
Les Evangiles, sujet à interprétation, ne venant pas directement de lui, difficiles à comprendre, avec des passages choquants et culpabilisants car incompris, n’aident pas non plus à avoir une posture juste vis-vis de lui.
C’est comme si nous avons un ancêtre familial qui nous lègue un héritage précieux, héritage dont tous les descendants pourraient bénéficier, mais qui est rendu indésirable car des membres de la lignée l’ont rendu détestable. De ce fait, nous nous privons et nous privons notre descendance de cet héritage. Plus grave que cela, non seulement personne ou trop peu profitent de l’héritage mais la honte et le refus d’être les héritiers impactent tous les descendants, les privent de cette sensation bienfaisante de faire partie d’un monde où les contours sont précis, les privent d’aisance et de sécurité.,
Un arbre peut-il aller bien quand on n’arrose pas ses racines ? La réponse est évidente. Il en est de même pour nous, humains.
Nos racines font partie de ce qui nous constitue. Le rejet de nos racines équivaut au rejet d’une partie de nous. Nous sommes tellement habitués à ne prendre avec nous que ce qui nous convient et qui ne nous heurte pas. Nous avons tellement pris cette fâcheuse habitude de rejeter radicalement de notre existence ce qui nous oblige à sortir de notre zone de confort. Vous savez, ces endroits qui nous obligent à examiner nos blessures, nos préjugés, nos conditionnements et faire la part des choses.
Et franchement, il n’y a vraiment pas de quoi être gêné d’avoir Jésus pour ancêtre spirituel. Beaucoup de maîtres d’autres traditions le reconnaissent comme étant un grand maître spirituel : le Dalaï-Lama, Thich Nhat Hanh, Osho, pour ne citer que ceux que je connais.
Arnaud Desjardins a ainsi écrit un très beau livre sur les Evangiles* pour nous aider à saisir le sens profond de l’enseignement de ce maître : des paraboles montrant un chemin de pratique pour passer de ce monde de souffrances à la Paix.
Jésus, humain ayant marché sur terre comme vous et moi il y a 2000 ans, est une belle racine pour qui est occidental.
Qui veut le connaître de manière juste peut suivre deux pistes en simultané ou de manière successive : d’abord entendre la part de soi qui ne peut pas ne pas entrer en réaction à ce sujet puis mener soi-même sa quête ou son enquête à propos de l’ancêtre pour se forger ses propres convictions, non mentales (là est le plus délicat).
La conférence proposée, qui va suivre sur Facebook, parle de ces 2 démarches.
*En relisant les Evangiles, Arnaud DESJARDINS, Edition La Table Ronde