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L’exercice
(3ème partie)

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1er exercice : Aucun refus (suite)

Vous me suivez bien ?

Oui, vous avez bien saisi. Nous sommes toujours au premier exercice.

Après le témoignage sur l’acquiescement, je reviens sur la pratique qui permet la transformation intérieure.

Eh non, nous n’avons pas encore fini avec l’acquiescement. Si l’exercice prend des années, en parler prend des pages !

Le chemin spirituel, rappelons-le, consiste à s’exercer.

Seul l’exercice permet l’expérience directe de Dieu (la Vie, la Joie ,….) et la transformation qui est le passage d’un niveau d’être à un autre niveau.

« Dans les Evangiles, la connaissance de Dieu passe par la transformation de soi-même….., même si différentes approches peuvent être légitimes sans s’exclure l’une l’autre, celles qui évacuent la dimension intérieure peuvent difficilement être considérées comme étant fidèles à ce que Jésus a voulu transmettre. »*

Revenons à l’article 14.

J’ai écrit ceci :

Le « oui » vient aussi de l’examen de nos conditionnements et de nos pensées de jugement et de rejet systématique.

La perception juste qui permet la pensée juste

Dire cela revient à nous inviter à ajuster nos perceptions et nos conceptions, autrement dit à nous entraîner à la vision juste qui permet la pensée juste, autrement dit à rendre notre œil plus sain, moins pollué par les interprétations et les projections.

Je voudrais signaler au passage que la notion de justesse s’applique aussi à l’écoute.

Écouter l’autre sans interpréter ni projeter notre monde.

Écouter un enseignement spirituel sans le ramener à notre compréhension ordinaire.

Ou, à l’inverse, qualifier de spirituel ce qui ne l’est pas et laisser la confusion s’installer en soi.

« La lampe du corps, c’est l’œil. Si donc ton œil est sain, ton corps tout entier sera dans la lumière. Mais si ton œil est malade, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres ! »**

Cette parole attribuée au Christ illustre de manière remarquablement parlante notre actualité .

En ce qui concerne notre actualité personnelle, nous avons tous fait l’expérience malheureuse des conflits et des souffrances causées par notre œil et notre oreille pollués par les non-vérités que sont nos perceptions déformées par nos interprétations et nos projections.

L’actualité collective, si elle a toujours été le spectacle de la confrontation des non-vérités que sont les préjugés, les interprétations, les manipulations des faits influencés par des obédiences diverses, illustre aujourd’hui de manière dramatique ces ténèbres dont nous parlaient les Evangiles.

Les ténèbres sont le mécanisme de la séparation , très présent en chacun de nous, renforcé par nos conditionnements: celui avec lequel je ne suis pas d’accord d’un côté, moi de l’autre. Et toute la souffrance qui en découle inévitablement, tôt ou tard !

Être en désaccord avec ce que dit, fait ou propose une personne ou un groupe, n’implique nullement de le rejeter, de refuser qu’il existe.

« Il nous est demandé de donner complètement et sans aucune arrière-pensée le droit d’être à tout ce qui se manifeste, tout ce qui apparaît en nous, même le pire, le plus inacceptable, le plus déchirant. Ne pas avoir cette attitude, c’est manifester subtilement la volonté de tuer. »***

Il est évident que cette phrase s’applique aussi à ce qui se manifeste et apparaît hors de moi et que l’attitude de communion avec l’autre rompt le cycle de la souffrance.

« Le point d’appui qui rend cette attitude possible, c’est l’autre lui-même, tel qu’il est et tel qu’il s’exprime…. A mesure que la compréhension devient plus profonde, le sentiment de l’unité se révèle. »****

Les évangiles ne disaient pas autre chose.

« Quand donc tu vas présenter ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel et va d’abord te réconcilier avec ton frère, viens alors présenter ton offrande. »*****

Accepter, ce n’est pas se résigner !

Cette attitude n’implique nullement de se résigner aux décisions de l’autre, ni aux situations.

« …, accepter complètement cette souffrance ne m’empêche pas de prendre certaines mesures. »******

« L’acceptation est le contraire de la résignation…. »*******

Sur le plan de l’action, rien ne nous empêche d’entreprendre des actions pour dire « non » aux décisions prises par la personne ou le groupe car d’autres faits nous montrent qu’une autre façon de faire est possible : une action issue de l’examen des faits et non des réactions de refus et d’opposition qui viennent de l’enfant blessé en nous.

*Eric Edelmann, Jésus parlait araméen, p.305, Edit. Le Relié, 2012, 2013

**Math., 6, 22-23

***Arnaud DESJARDINS, Les chemins de la sagesse, p. 147, Edit. De la Table Ronde, 1999

****idem, p. 396

*****Math., 5, 23-24

******Arnaud DESJARDINS, Les chemins de la sagesse, p. 148, Edit. De la Table Ronde, 1999

*******Arnaud DESJARDINS, Les chemins de la sagesse, p. 149, Edit. De la Table Ronde, 1999

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